Nous sommes des milliers de femmes qui soutiennent le peuple mapuche

DÉCLARATION DE LA MARCHE MONDIALE DES FEMMES

Nous, femmes organisées et membres de la Marche mondiale des femmes des Amériques, rejetons énergiquement l’attaque raciste et colonialiste contre le peuple mapuche.

Nous dénonçons ce qui suit :

Il y a quatre jours, au Chili, Victor Perez a été nommé ministre de l’Intérieur. Il est reconnu au sein du gouvernement pour ses positions d’extrême droite et pour son intransigeance face à la juste lutte que mène le peuple mapuche pour la récupération de ses territoires et pour ses revendications légitimes protégées par la Convention 169 de l’OIT laquelle reconnaît l’existence et les droits des peuples autochtones.

Ce ministre, à quelques heures de sa nomination, nie catégoriquement, lors d’une conférence de presse, qu’il existe des prisonniers politiques mapuches au Chili. Une fois nommé, il se rend dans la région du peuple mapuche où il ne parle qu’avec les autorités et les milieux d’affaires de la région en ignorant totalement la grève de la faim que font les prisonniers politiques qui se trouvent dans les prisons d’Angol, de Lebu et de Temuco, pour obtenir leur liberté, surtout en temps de pandémie où ils sont plus exposés. Le machi Celestino Córdova est depuis plus de 90 jours en grève avec de sérieux risques pour sa santé.

Le Gouvernement n’a fait jusqu’à date que multiplier les agressions contre le peuple mapuche qui, pour manifester sa sympathie et sa solidarité avec ses frères emprisonnés, exerçait des occupations pacifiques dans différentes municipalités de la région de l’Araucanie. En réaction à ces occupations pacifiques, un groupe de civils armés et protégés par la police et les autorités est intervenu violemment contre les habitants mapuches qui menaient cette action pour rendre visible la situation des prisonniers politiques.

L’État chilien a systématiquement exercé violence et pillage contre le peuple-nation mapuche pendant plus d’un siècle criminalisant ses justes revendications d’autonomie et d’autodétermination. L’État a aussi implanté des mesures économiques subsidiaires qui n’ont pas été demandées et qui ne sont pas dans les revendications pour le respect de la vision du monde, de la tradition, de la culture et de la protection des biens communs du peuple mapuche.

Nous déclarons que le Gouvernement du Chili et son Ministre de l’intérieur, Victor Pérez, sont responsables des violences qui ont eu lieu à Wallmapu en incitant l’extrême droite de la région à la haine et au fanatisme.

Nous appelons les organisations des mouvements sociaux à être vigilantes, à élever la voix et à lutter contre l’autoritarisme néolibéral.

Nous exigeons le respect de la Convention 169 de l’OIT et la libération des prisonniers politiques mapuches.

Nous saluons la réaction rapide de la communauté internationale et de nos organisations sur le continent particulièrement leurs actions de dénonciation, de répudiation et de solidarité avec les familles mapuches.

Nous, les femmes, nous rappelons que si une seule femme mapuche est agressée, nous le sommes toutes.

Nous réaffirmons notre soutien solidaire aux hommes, femmes, enfants et communautés en résistance qui luttent pour le respect de leurs droits.

Le peuple mapuche n’est pas seul.
Nous sommes des milliers de femmes partout dans le monde qui soutiennent cette juste lutte.

Nous résistons pour Vivre, Nous marchons pour transformer.