Nous résistons pour vivre, nous marchons pour transformer!
Cette page présente les activités de la région des Europa à la clôture de la 5e action internationale de la Marche mondiale des femmes.
Vous trouverez ici les documents issus des débats, ateliers, conversations dans les pays et territoires de la région dans le cadre de la 5ème Action Internationale. Les actions dans les réseaux, les rues et les champs menées par les les organismes nationaux de coordination pendant la semaine de clôture. Certains documents seront publiés uniquement dans leur langue d’origine.
Analyse de la région européenne
Le document européen pour la clôture de la 5ème Action Internationale a été élaboré dans le cadre d’un processus de discussions entre les coordinations nationales en Europe. Le texte (disponible en anglais et en espagnol) commence par parler des processus de privatisation, de précarité, de criminalisation et de relance de l’extractivisme qui étaient déjà en cours dans la région depuis la crise financière de 2008. Ces processus ont permis la croissance de l’extrême droite en Europe et ont accentué la militarisation des vies. La pandémie et les mesures sanitaires punitives et répressives adoptées par les gouvernements ont aggravé les conséquences de tout cela, en particulier pour les femmes. Le chômage, la violence sexiste et la manipulation des informations pour inciter à la haine contre les communautés migrantes et racialisées ont augmenté.
L’offensive du capital patriarcal n’a pas réussi à écraser et à faire taire les voix critiques, écrivent les compañeras. « Même dans une situation de pandémie, il y a eu une résistance des mouvements sociaux, tels que les mouvements de la vie noire et les groupes féministes organisant des grèves, ainsi que des initiatives de solidarité populaire pour soutenir les plus vulnérables pendant la pandémie« . Toutefois, le texte met en garde contre la fragmentation des forces progressistes et la nécessité de construire et de renforcer les alliances afin de créer un programme commun et de répondre à la crise sociale que nous connaissons. « Il est important ici de mettre sur la table les 20 années de travail politique qui ont permis de construire la Marche Mondiale des Femmes ainsi que l’analyse la plus récente élaborée pour notre 5ème Action Internationale, axée sur les migrations et les multinationales« .
Le processus de dialogue et d’articulation entre les mouvements a fait l’objet du webinaire Connecter nos luttes, organisé par la MMF Europe avec la participation du Réseau Européen des Femmes Migrantes et des alliés stratégiques de la Marche : Via Campesina et les Amis de la Terre.
Pays Basque, par-dessus tous les ponts
Parce que nous allons continuer à marcher pour transformer, en Euskal Herria les amies commencent déjà un autre processus de mobilisation. Un processus qui débute le 17 octobre, à la frontière entre les villes basques d’Irun (État espagnol) et d’Hendaye (État français), et qui se terminera le 6 mars. La mobilisation s’appelle « Zubi guztien gainetik ! Mugarik ez ! Trasnazionalik ez ! » (Par-dessus tous les ponts ! Non aux frontières ! Non aux transnationales !)
Le symbole sera les ponts. « Nous avons compris que les ponts n’ont pas eu et n’ont pas la même signification pour toutes les personnes migrantes, parce que ceux qui servaient autrefois à nous relier sont devenus des murs qui ne facilitent pas le transit des personnes et qui deviennent des scénarios où les gens sont discriminés, opprimés, exclus et même tués. Nous vous invitons à repenser la migration dans une perspective décoloniale et à explorer toutes les fissures qui s’ouvriront sur son chemin. Questionner et dénoncer le fonctionnement des transnationales, des frontières et des politiques migratoires comme instruments du système raciste, colonial, capitaliste et hétéro-patriarcal. De même, identifier les privilèges sur lesquels repose le bien-être de l’Europe et réfléchir à notre rôle et à notre responsabilité dans cette logique« .
« À la fin du mois de février, nous descendrons dans la rue avec les processus ou les conclusions et les revendications« , nous disent-ils. La marche continue jusqu’à ce que nous soyons tous libres !
Zubi guztien gainetik, mugarik ez! transnazionalik ez! ¡Resistimos para vivir, marchamos para transformar! Nous résistons pour vivre, nous marchons pour transformer!
La MMF Turquie discute de la numérisation, de l’attaque contre les biens communs et de la souveraineté alimentaire
Les 3 et 4 octobre, la MMF en Turquie a promu l’atelier international « La numérisation et les femmes », dans le cadre de la 5ème Action Internationale. L’atelier a abordé des questions telles que les effets de la numérisation sur la vie des femmes et sa relation avec notre lutte pour l’autonomie, contre les sociétés transnationales, contre le sexisme et pour la communication populaire. Les algorithmes ont fait l’objet d’un atelier avec IT for Change, qui a traité de la collecte de données et de la manière dont la discrimination et les inégalités sont renforcées et étendues dans ce processus de numérisation. Les vidéos de l’atelier peuvent être visionnées sur Youtube de la MMF Turquie – elles sont enregistrées dans la langue maternelle des participantes et les ateliers, en espagnol, turc et anglais – et seront utilisées pour d’autres activités de formation.
Le dernier jour de la 5e action internationale, le 17 octobre, Journée internationale de lutte contre la pauvreté, la MMF en Turquie organisera deux séries de conversations en ligne, intitulées « Embrassez l’eau, la terre, la vie ». La première portera sur la lutte des femmes pour la souveraineté alimentaire, avec des agricultrices féministes et des coopératives de production. Et la seconde portera sur l’extractivisme prédateur des sociétés transnationales et la défense des territoires, avec des militants écologistes. Les femmes en première ligne pour empêcher le pillage capitaliste des biens communs et pour créer des alternatives centrées sur la vie.