#8M2024: Résistons à l’exploitation de nos corps, de nos territoires et l’imposition de la guerre!
Des femmes du monde entier, organisées dans le cadre de la Marche Mondiale des Femmes, opposent depuis 25 ans une résistance à un système basé sur l’exploitation de nos corps, l’invisibilité et la précarité de notre travail, le pillage de nos territoires et l’imposition de la guerre sous toutes ses formes.
Ce 8 mars, nous descendons dans la rue et exigeons la fin des agressions faites contre les peuples, en particulier contre les Palestiniens. Ces derniers mois, nous avons été témoins de la détermination de l’État sioniste d’Israël à anéantir les infrastructures de santé, de production alimentaire, de traitement de l’eau et d’éducation de la Palestine. Nous élevons nos voix pour dénoncer que ce qui se passe à Gaza, en Cisjordanie et dans les territoires limitrophes d’Israël est un génocide et l’expression perverse d’un gouvernement colonialiste et raciste.
Nous condamnons fermement la position de l’Union européenne et des États-Unis, qui sont complices de cet acte barbare, comparable à l’apartheid sud-africain ou aux politiques d’extermination nazies.
Nous apprécions et soutenons les positions courageuses des gouvernements qui ont fait entendre leur voix devant les tribunaux internationaux et se sont joints au cri mondial pour que cesse le génocide et que soit respecté et garanti le droit de la Palestine à un État et à un territoire souverains.
Nous reconnaissons et défendons le droit légitime du peuple palestinien à l’autodéfense. Personne ne peut s’attendre à ce qu’après plus de 70 ans d’occupation, de violations des droits les plus élémentaires du peuple palestinien, celui-ci se comporte comme une victime passive et parfaite à sacrifier.
Mais malheureusement, ce ne sont pas seulement les femmes palestiniennes et le peuple palestinien qui souffrent.
Notre féminisme se mobilise ce 8 mars contre le corporatisme impérialiste et international et ses expressions les plus cruelles de conflits armés, d’agressions guerrières et de guerres.
La liste des conflits dans le monde s’allonge de jour en jour, bien que les grands médias se limitent à ne parler que de quelques-uns. Les guerres, les conflits et la militarisation sont naturalisés dans le système d’oppressions multiples : capitaliste, patriarcal, colonial et raciste ; et utilisés comme mécanismes pour sortir de leurs crises, stimuler les économies et garantir leurs profits.
Les territoires sont militarisés en Afrique, en Asie, en Océanie et dans les Amériques pour les intérêts économiques des élites et des entreprises transnationales. Il est bien connu que la violence contre les femmes augmente là où il y a militarisation et que la traite des êtres humains et l’exploitation sexuelle des femmes et des enfants sont accrues là où les pouvoirs transnationaux dominent.
C’est la raison pour laquelle, ce 8 mars, nous condamnons les violations des droits de l’homme, en particulier la violation des droits des femmes à vivre sans violence, à travailler décemment, à décider de leur corps et de leur vie.
Nous dénonçons l’avancée des fondamentalismes religieux et leur agenda anti-droit à l’encontre des femmes, des dissidents et de la classe ouvrière, ainsi que leur alliance criminelle avec le capitalisme raciste et colonialiste. Nous sommes solidaires des militantes féministes et des journalistes qui ont été injustement privées de leur liberté et sont emprisonnées dans différents pays.
Nous exprimons notre solidarité avec les peuples cubain, vénézuélien, sahraoui et autres qui résistent quotidiennement aux blocus, aux sanctions et à la violence.
En ce 8 mars, journée internationale des femmes, nous défendons plus que jamais la centralité du travail comme seul processus générateur de richesses. Nous montrons que le travail ne se limite pas à ce qui est produit pour les marchés, mais qu’il englobe toutes les activités que nous réalisons pour soutenir nos communautés et la vie en général.
Nous soulignons le travail de millions de femmes qui résistent à la crise climatique et créent de véritables alternatives pour mettre un terme à la faim, préserver leurs richesses culturelles et défendre les biens communs.
Nous réaffirmons que nos luttes revêtent un caractère internationaliste, que notre féminisme est populaire, communautaire et ouvrier. Nous reconnaissons que notre grande force est notre capacité à continuer à suivre des agendas communs et privilégier une unité basée sur la reconnaissance et le respect de nos diversités.