Bulletin de Liaison de la Marche mondiale des Femmes – Août/ Sep 2022

Salutations du Secrétariat international de la MMF

Chères sœurs, nous espérons que vous allez toutes bien et en sécurité. Nous avons traversé des périodes difficiles et éprouvantes dans toutes les parties du monde, et nous savons que nous, les femmes, avons assuré la pérennité de la vie à partir de nos territoires. Les crises causées par le capitalisme patriarcal, raciste, fondamentaliste et néolibéral sont innombrables et c’est pour cette raison que notre devise « nous résistons pour vivre, nous marchons pour transformer » continue de nous émouvoir.

Ce bulletin a été réalisé entre août et septembre et rassemble quelques informations en provenance des régions où nous nous articulons et construisons le mouvement. Nous profitons de l’occasion pour souligner que nous nous efforçons d’améliorer encore nos outils de communication. Si votre centrale nucléaire souhaite partager des nouvelles et d’autres informations avec nous, veuillez nous contacter par courriel : info@marchemondiale.org.

Mise à jour des contacts des CNs 2022

Pour renforcer notre lien, nous vous envoyons dans cet email un formulaire pour mettre à jour la liste des contacts et des inscriptions des Coordinations Nationales (CNs) de la Marche Mondiale des Femmes dans le monde.

La MMF est composée de CNs, de groupes de participants actifs et de sympathisants. Les organes de coordination nationaux rassemblent les groupes de participants actifs dans un pays/territoire spécifique : ils constituent la structure organisationnelle de la MMF au niveau national. La MMF reconnaît les nations luttant pour l’autodétermination, qui peuvent former des CN à la demande des groupes de participants actifs locaux.

Les groupes à participation active peuvent être un groupe de femmes autonome, un comité de femmes au sein d’un groupe mixte (groupes auxquels participent à la fois des hommes et des femmes) ou une organisation mixte qui n’a pas de comité de femmes mais au sein de laquelle un groupe de femmes est responsable de la direction de la MMF.

Nous demandons aux CNs de répondre avant le 5 octobre 2022.

Si votre CN n’a pas reçu le lien vers le formulaire par e-mail, veuillez contacter : info@marchemondiale.org.

Solidarité internationale avec les sœurs chiliens et le peuple chilien

Depuis la Marche Mondiale des Femmes, nous envoyons notre solidarité féministe au peuple chilien pour la non-approbation du projet de constitution présenté par la Convention Constituante. Le texte en vigueur dans le pays date de 1980, promulgué par la dictature d’Augusto Pinochet.  Pour mieux comprendre le processus, voir le texte publié dans Capire.

Voici une brève note de la MMF Chili :

« Aujourd’hui, notre devise a plus de sens que jamais, nous allons continuer à résister, à nous battre et à construire la communauté. Nous continuerons à articuler et à tisser des réseaux qui construisent des alternatives pour le bien vivre, pour la défense de la vie, de nos corps et de nos territoires. Nous continuons et nous continuerons, parce que, comme le dit notre sœur  Miriam Nobre, nous sommes certains que la seule façon de nous ré-embrayer est de détruire, de vaincre le capitalisme raciste et patriarcal ! Nous résistons pour vivre, nous marchons pour nous transformer ! »

In memoriam : Lorraine Guay, notre sœur de lutte.

“Pas seule, jamais seule, toujours rassembleuse” : des militantes rendent hommage à l’une des fondatrices de la Marche Mondiale des Femmes

Le 17 juin, le coeur chaviré, nous apprenions le décès de notre amie et soeur de lutte Lorraine Guay. Nous voulons partager notre peine et surtout notre immense admiration pour celle qui a inspiré des milliers de militantes et militants depuis 60 ans.

“Son héritage est là : persévérer même quand les choses vont mal, malgré la guerre, malgré le désespérant refus des dirigeants économiques et politiques d’affronter résolument les changements climatiques, malgré les droits bafoués, devant la montée des inégalités et de l’intolérance, persévérer pour le jour où nous pourrons avancer à nouveau.”

Lire le texte complet en mémoire de Lorraine sur Capire

Le nouveau Secrétariat et Comité International tient sa première réunion face-à-face en Turquie

En mai, une réunion en face à face a eu lieu en Turquie avec les membres du Comité international (CI) de la Marche mondiale des femmes, représentant les cinq régions dans lesquelles nous sommes présents : Afrique, Amériques, Asie, Europe, MENA – Moyen Orient, et Afrique du Nord. 

Il s’agit de la première réunion en face à face depuis le début de la pandémie et de la première réunion du nouveau Secrétariat (SI) et du Comité international élus lors de la 12e réunion internationale, en octobre 2021. Les membres présents: Sofia Ngalapi (Tanzanie) et Solange Kone (Côte d’Ivoire) Afrique, Nalu Faria (Brésil) et Tita Godinez (Guatemala) Amériques, Bushra Khaliq (Pakistan) pour la région Asie-Océanie, Luciana Alfaro et Garazi Roienetxea (Euskal Herria) Europe, Ruba Odeh (Palestine) et Naama Nsiri (Tunisie) de la région MENA, et les membres du SI Yıldız Temürtürkan, Pınar Yüksek et Mariami Gaprindashvili (Turquie) et Natalia Blanco (Brésil).

Les activités de la réunion ont commencé par un mot de bienvenue et une brève mise en contexte par Gülser Kayır, représentant la Coordination nationale de Turquie. Jusqu’au 12 mai, le CI a discuté et identifié les défis et les propositions des femmes en lutte dans les territoires à partir des contextes nationaux, régionaux et internationaux ; il a évalué nos dernières actions, et discuté d’un plan de travail pour renforcer les CNs en les reliant à un agenda féministe international, anti-systémique et solidaire. À cet égard, le Comité international reprend également les réflexions et les demandes identifiées lors de la 12e Rencontre internationale, qui se tiendra virtuellement en octobre 2021.       

La MMF participe à la première Brigade Féministe Internationale « Alexandra Kollontai » au Venezuela

La première Brigade Féministe Internationale « Alexandra Kollontai » a eu lieu au Venezuela du 17 au 27 juin 2022 avec 28 participantes de 20 pays/6 régions.

La Brigade Féministe Internationale a eu la chance d’évaluer les principales difficultés rencontrées par les femmes dans le cadre de leur lutte contre le patriarcat, le capitalisme et l’impérialisme, à travers des visites, des conversations et des rencontres avec des femmes du public et des communes pendant 10 jours. 

La Brigade Féministe Internationale a eu l’occasion d’évaluer les principales difficultés rencontrées par les femmes dans le cadre de leur lutte contre le patriarcat, le capitalisme et l’impérialisme, à travers des visites, des conversations et des rencontres avec des femmes du public et des communes pendant 10 jours. La Marche mondiale des femmes a également participé à la brigade avec Ella Craciun, Pınar Yüksek, d’Europe, Camila Dantas Araujo dos Santos, Marilys Zayas Shuman et Elpidia Moreno Hernandez, des Amériques et Abeer Hasan A. Abu Khdeir de la région MENA. Cliquez et lisez le texte complet.

Également sur le portail Capire: Féminisme et internationalisme au Venezuela : Brigade Alexandra Kollontai

AFRICA

9ème  Congrès de l’Union Nationale des Femmes Sahraouies

Le 9ème Congrès de l’Union Nationale des Femmes Sahraouies (UNMS) a eu lieu dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf (Algérie), du 18 au 20 juin 2022, sous le titre « Femmes Sahraouies : engagement et fidélité à la voie des martyrs ». Il était très important pour toutes les femmes sahraouies de créer un tel espace pour réfléchir à notre réalité en tant que pays et en tant que femmes, ainsi que pour travailler à des initiatives futures pour promouvoir, d’une part, les droits politiques et sociaux pour notre cause nationale et, d’autre part, l’émancipation des femmes et pour améliorer et renforcer la présence sociale, politique et productive des femmes à tous les niveaux. Le 9ème congrès de l’Union des femmes a été une grande occasion pour mettre en évidence la lutte des femmes sahraouies et les réalisations et les défis de la phase passée. Le congrès a abordé les défis auxquels sont confrontées les femmes sahraouies dans les territoires occupés et le rôle héroïque mené par la militante et activiste des droits de l’homme Sultana Khaya, ainsi que les responsabilités des femmes dans le maintien de l’unité, le renforcement de la résilience et la prise de responsabilité dans cette circonstance exceptionnelle.

Le nombre total de participants au congrès est d’environ 700. L’UNMS a reçu une délégation de femmes d’Afrique du Sud (trois femmes du parlement sud-africain), du Zimbabwe, d’Algérie, de Turquie, de Colombie, L’État espagnol, d’Allemagne, de France et du Soudan. Des délégations représentant de nombreuses organisations de femmes comme la Marche mondiale des femmes, l’Organisation panafricaine des femmes et Fem_Wise Africa. WAELE Afrique. Au nom de la Marche mondiale des femmes. La coordinatrice internationale Yıldız Temürtürkan a assisté au congrès.

Le congrès a également donné lieu à une nouvelle direction : notre MMF sœur Shabba Seini Brahim est la nouvelle secrétaire générale de l’Union nationale des femmes sahraouies depuis le 20 juin 2022.

Tanzanie

La MMF Tanzanie, Zanzibar, a eu l’opportunité de faire partie des facilitateurs sur les questions de violence basée sur le genre lors d’une formation sur la violence basée sur le genre qui a eu lieu en juin 2022. Il y avait 32 participants. « C’est triste et émouvant de constater que malgré les efforts déployés par le gouvernement et les institutions nationales et internationales pour sensibiliser à ces questions, les gens, en particulier ceux des régions reculées, n’ont toujours pas suffisamment de connaissances et d’éducation à ce sujet. Les femmes continuent d’être blâmées au lieu d’être les auteurs de la violence à leur égard. Cette formation est donc essentielle pour comprendre ce qu’est la violence à l’égard des femmes, pour que les femmes apprennent leurs droits et pour assurer l’égalité des sexes dans toutes les sociétés », a partagé notre sœur Sofia Ngalapi.

AMERICAS

ÉCOLE RÉGIONALE DE FORMATION FÉMINISTE : Éducation populaire et féministe sur Internet

L’une des réussites de la Marche mondiale des femmes en tant qu’organisation mondiale est d’avoir maintenu ses activités courantes et des actions de lutte dans le contexte de la pandémie. Cela exigeait sans aucun doute une organisation aux structures flexibles, capable de s’adapter au changement et, surtout, ouverte à se réinventer face à l’adversité.

L’École internationale d’organisation féministe Berta Cáceres (IFOS) est l’un de ces projets qui a dû être réinventé. Pendant des mois, l’IFOS a réuni des femmes de 38 pays pour échanger des expériences et partager des connaissances. L’école a été le lieu où poursuivre des discussions et participer à une lecture collective de la « nouvelle normalité » qui s’est imposée dans une co-narration de la pandémie.

Le 12 mai 2022, l’École féministe Berta Cáceres MMF-Amériques débute officiellement, mais cela est possible parce que depuis plus de 6 mois, l’équipe de travail méthodologique pense, rêve et prend le temps de donner forme à l’École.

Nalu Farias (Brésil), Norma Cacho (Mexique), Martha Godinez (Guatemala), Alejandra Perez (Chili), Alejandra Laprea (Venezuela) et soutenues par Mafalda Galdames (Chili) et Yamilet Gonzalez (Honduras) constituent l’équipe de femmes qui se réunit tous les 15 jours pour réfléchir à l’école, à sa conception méthodologique, évaluer les sessions et ajuster la proposition.

L’équipe de travail a commencé par définir l’école comme un processus d’éducation populaire et féministe qui vise à renforcer la Marche Mondiale des Femmes des ‘Amériques, à travers la formation politique, l’analyse et la réflexion, afin d’élargir ses alliances, de mobiliser ses engagements et ses résistances :

 « Le principal défi méthodologique de l’école a été de définir les trois axes de l’école : systèmes d’oppression, économie féministe et construction du mouvement, et que ces axes aient une logique, une séquence méthodologique et une orientation politique qui vise à approfondir le concept d’économie féministe de rupture, une option pratique et politique de subversion contre ce système capitaliste, patriarcal, colonialiste… »

Ce riche processus, nourri par les expériences territoriales du Guatemala, du Mexique du Brésil, du Venezuela et du Chili, est résumé dans une citation extraite du manuel d’éducation populaire féministe : Semer Justice pour démanteler le Patriarcat de l’organisation alliée Les Amis de la Terre.

« Quand nous parlons d’éducation populaire féministe, nous parlons d’un processus riche et stimulant de croissance et de développement collectif et personnel qui nous permet d’acquérir une vision critique de la réalité dans laquelle nous sommes immergées sous les logiques d’un système capitaliste, patriarcal, raciste, colonial et hétéronormatif ».

Les Caraïbes 

Depuis quelques années, la Marche mondiale des femmes des Amériques propose de renforcer la participation des organisations des Caraïbes, une initiative menée par la Coordination nationale cubaine et qui a trouvé dans l’École féministe Berta Cáceres un espace pour le renforcement des liens et l’incorporation de nouvelles coordinations.

Avec la présence de 11 sœurs des Coordinations Nationales (CN) de Cuba et de la République Dominicaine et des organisations alliées de Porto Rico, Haïti et de la Martinique, les Caraïbes sont devenues visibles et ont apporté à l’école des réflexions qui ouvrent davantage l’horizon des luttes de la MMF Amériques.

Amérique centrale

Dans la région de l’Amérique centrale, 18 sœurs du Salvador, du Guatemala, du Honduras, du Panama et du Costa Rica y participent. Le groupe comprend également la participation de délégations d’organisations alliées à la Marche, telles que : Les Amis de la Terre (Salvador et Costa Rica), Convergencia Sindical (Panama), Via Campesina (Honduras), Movimiento de Mujeres del Campo MMC-ATC CLOC- Via Campesina (Nicaragua) et l’Institut Schafik Hándal (Salvador),

Du Salvador, du Honduras et du Guatemala, nous rapportons quelques voix qui résument la participation de la CNs et des organisations alliées de l Amérique centrale.

Amérique du Sud

En Amérique du Sud, 34 femmes d’Argentine, de Bolivie, du Brésil, du Chili, de Colombie, du Paraguay, du Pérou, du Suriname, de l’Uruguay et du Venezuela y participent. Ils comprennent des collègues d’organisations alliées telles que REDES et le CSA (Uruguay), Friends of the Earth et Alba Movimientos (Argentine) et La Confluencia de Mujeres para la Acción Pública (Colombie).

L’un des objectifs de l’École féministe Berta Cáceres est de renforcer les liens de travail et de lutte avec les organisations avec lesquelles nous partageons des territoires et des principes d’action.  L’incorporation d’organisations alliées est essentielle pour rendre le féminisme et ses propositions transversales à l’ensemble du mouvement populaire continental. C’est pourquoi nous nous réjouissons d’avoir 28 partenaires d’alliance dans l’École féministe.

Natalia Carrau de REDES (Uruguay) indique clairement dans sa présentation que nous sommes très près d’atteindre cet objectif à l’école :

« nous travaillons sur des questions de justice économique et, il y a quelques années, nous avons commencé à intégrer la perspective de genre dans l’analyse… nous considérons qu’il est fondamental de renforcer l’analyse structurelle et transversale que la perspective féministe apporte à tout le travail que nous faisons ». D’autre part, au niveau national, nous avons récemment rejoint une articulation politique d’organisations qui travaillent contre les formes de violence envers les femmes et la dissidence du système patriarcal et sexiste. Pour notre organisation, il est fondamental d’apporter une contribution à cette construction qui soit instruite, réfléchie et qui incorpore l’analyse de la MMF ».

Amérique du Nord

Dans le nord du continent, les plus grandes contradictions du capitalisme colonial et raciste sont accentuées et rendues invisibles dans les corps des femmes et des dissidents sexuels, migrants, afro-descendants, indigènes et de la classe ouvrière.

Vivre dans les entrailles du monstre, comme Cindy Wiesner de GGJ appelle les USA, ou dans un territoire en résistance culturelle permanente comme le Québec, est un grand défi pour le militantisme et son travail de résistance et d’assistance aux personnes exclues de tout droit.

A travers les perspectives de 9 compañeras du Mexique, des Etats-Unis et du Québec, la diversité des luttes dans le nord du continent et la richesse de la marche dans la région sont présentées, ainsi que la signification de l’Ecole Féministe Berta Cáceres MMF Americas.

ASIA

Réunion régionale de la MMF pour l’Asie au Népal

Du 24 au 28 août, la région Asie de la MMF a organisé sa première réunion régionale en face à face depuis le début de la pandémie. Ce fut un moment très important pour la réarticulation et le renforcement des pays de la région.

Les femmes se sont réunies dans la ville de Katmandou, au Népal, et ont été accueillies par leurs collègues de l’Association des femmes paysannes du Népal, une organisation qui fait partie de la Fédération paysanne du Népal, membre de Via Campesina.

20 représentants de pays tels que le Népal, le Pakistan, le Sri Lanka, le Bangladesh et l’Inde, ainsi que le secrétariat international de la MMF, sont présents pour réfléchir ensemble, partager des expériences de lutte et renforcer l’organisation féministe, populaire, anticapitaliste et anti-impérialiste dans la région.

Nous avons vu de nombreux cas, comme en Afghanistan récemment. Cette « chasse » aux communistes, aux socialistes et à d’autres secteurs considérés comme progressistes nous révèle également comment l’impérialisme a soutenu et entretenu des groupes et organisations fondamentalistes dans diverses parties du monde ; en même temps, il a coopté des valeurs liées aux droits de l’homme telles que la liberté et la justice pour tous. Et nous devons nous renforcer pour y faire face », a partagé Bushra Khaliq, membre du comité international de la MMF pour la région Asie.

Il y a eu deux jours de débats et de discussions en plénière pour tenter d’identifier et de nommer les principaux défis pour la vie des femmes à partir de thèmes tels que les défis du contexte politique actuel des États et des démocraties ; l’avancée des sociétés transnationales et de l’impérialisme militarisé ; un voyage de la MMF à travers les processus de solidarité féministe internationale et notre connexion entre les luttes ; également la communication féministe et populaire comme stratégie d’organisation politique et les expériences de l’IFOS et du portail Capire.

Pakistan: École Féministe de Trois Jours

Le CN Pakistan a organisé une école féministe de trois jours pour les jeunes activistes du 29 au 1er juillet. 20 jeunes féministes y ont participé activement. L’objectif principal de l’école féministe était de renforcer la capacité des jeunes filles à participer à de tels mouvements et à comprendre à quel point le système patriarcal est dangereux pour les hommes comme pour les femmes, et de parler des éléments qui exploitent les femmes.

Bushra Khaliq, membre du CI de la Marche mondiale des femmes, a donné des explications sur le féminisme, l’égalité des sexes et les mouvements féministes, qui englobent les questions relatives aux femmes, aux transsexuels, aux travailleurs, aux paysans et à la justice environnementale. Le capitalisme a été discuté en détail. Les villes industrielles et l’urbanisation ont exercé une forte pression sur la main-d’œuvre, les gens ordinaires et les femmes qui travaillent dans les ménages et dans les usines sont exploitées. La formatrice a également abordé les récentes campagnes de la MMF, notamment « NON à l’OTAN » et « Rana Plaza Everywhere ».

EUROPA

Connecter les luttes des femmes : La MMF organise la première école d’organisation féministe des Balkans en Turquie

Le mai le CN turc a lancé l’école d’organisation féministe des Balkans avec la participation de sœurs de Bulgarie, Macédoine, Bosnie-Herzégovine, Albanie, Roumanie, Arménie, Géorgie et Turquie. L’école vise à lancer un processus d’articulation et d’organisation des femmes de la région. Environ 35 femmes seront réunies pendant trois jours pour connaître les organisations de femmes et partager les luttes et les alternatives que les femmes ont développées dans leurs territoires.

La formation a commencé par les salutations de Yıldız Temürtürkan, coordinatrice internationale de la MMF, qui a présenté la Marche mondiale des femmes aux participantes. « Le nouveau secrétariat international de la MMF se trouve en Turquie. Avec ce défi, nous comprenons qu’il est stratégique pour le mouvement féministe de se connecter aux luttes des femmes en Turquie et dans les régions du Caucase, des Balkans et de la Méditerranée », a déclaré Yıldız.  L’école elle-même est un processus qui va de l’avant dans l’organisation du féminisme de base et représente un processus de synthèses politiques articulées avec des méthodologies d’éducation de base, visant à contribuer à l’éducation de militantes qui sont aussi des éducatrices et des organisatrices du féminisme de base dans leurs pays et territoires. Pendant trois jours, les femmes ont discuté des thèmes suivants : Les systèmes d’oppression, L’économie féministe pour construire la souveraineté alimentaire et la justice climatique, et La communication féministe et populaire comme stratégie pour la démocratisation de la communication et la construction de mouvements.

Le processus initié lors de ces journées se poursuivra par le biais de réunions virtuelles afin de continuer à articuler les organisations de femmes de la région et de construire collectivement une formation féministe pour transformer le monde.

La Marche Mondiale des Femmes d’Euskal Herria soutient la campagne : 500 000 signatures pour la régularisation de 500 000 personnes

La Marche Mondiale des Femmes d’Euskal Herria a rejoint depuis janvier 2022 la campagne #ILPRégularisation, une campagne qui vise à demander au parlement espagnol de débattre de la régularisation des migrants ; où 6 sur 10 sont des femmes et 1 sur 4 des mineurs.

Les militantes féministes migrantes organisées comme le Réseau des femmes migrantes et racisées, Emakume Migratu Feministak Soziosanitarioak et d’autres organisations de soutien aux migrants, comme Ongietorri Errefuxiatuak, mènent cette campagne au Pays basque.

En L’État espagnol, la Catalogne et Madrid représentent près de 50% de la population migrante irrégulière (23% et 22%, respectivement). Ils sont suivis par la Communauté valencienne (14%), l’Andalousie (9%) et le Pays basque (8%).

Selon des estimations récentes, quelque 124 000 enfants vivent en L’État espagnol en situation irrégulière, la plupart avec leur famille. Plus de la moitié (60 %) de cette population a moins de 10 ans et la grande majorité est originaire d’Amérique latine.  La plupart des migrants adultes en situation administrative irrégulière sont des travailleurs, mais leurs conditions ne sont pas les mêmes que celles des autres. Les syndicats et les organisations sociales ont dénoncé des conditions de travail inférieures aux normes légales minimales et aux conventions collectives, qui ont un impact négatif sur les salaires, les pauses, les heures de travail, les congés de maladie, les vacances et la santé et la sécurité au travail.

La collecte des signatures se fait principalement dans la rue ; jusqu’à présent, 321 649 signatures ont été recueillies dans toute L’État espagnol ; le travail se poursuivra donc jusqu’en décembre pour atteindre l’objectif de 500 000 signatures.  En tant que Marche mondiale des femmes, nous continuerons à soutenir cette campagne pour la justice sociale.

MENA – Moyen-Orient et Afrique du Nord

MMF Liban – On refuse, on se soutient, on agit!

Nous descendons dans la rue pour lutter ensemble contre la discrimination systémique perpétuée par l’État, les institutions religieuses et la société. Contre la violence, l’opression et le blâme auxquels les femmes et les autres groupes marginalisés sont soumis, contre les tentatives des autorités de nous intimider, de nous faire taire et de nous effacer à chaque fois que nous protestons, et contre tout ce que nous devons subir juste pour survivre.

Nous descendons dans la rue parce que nous croyons celles et ceux qui ont survécu la violence, qu’elles en aient parlé ou qu’elles aient été réduites au silence. Nous les soutenons jusqu’à ce qu’on puisse briser le silence et le cycle de la violence et de l’oppression, nous descendons dans la rue pour celles et ceux qui ne peuvent pas parler.

Nous descendons dans la rue parce que le système nous a appauvris et affamé(e)s, a volé les biens publics, détruit l’économie du pays et a discriminé contre nous à cause de notre sexe, de notre nationalité, de notre handicap, de notre couleur ou car nous ne nous conformons pas aux normes sociales patriarcales. Nous descendons dans la rue parce que l’État continue de nous traiter comme invisible et de ne pas reconnaitre nos soins et notre travail domestique.

Nous descendons dans la rue parce qu’en essayant de subvenir à nos besoins essentiels, notre santé mentale et notre capacité à continuer diminuent.

Nous descendons dans la rue pour dénoncer le discours trompeur de l’État: au lieu de répondre aux préoccupations et aux injustices auxquelles sont confrontés les residents, l’État essaie de dissimuler des années de vol commis par lui-même et le secteur bancaire, par un discours de haine et de provocation contre les groupes marginalisés.

Pas d’électricité, pas d’eau, pas de transports en commun, pas d’assurance médicale, les services de télécommunication ont été dollarisés, des femmes et des enfants sont tués, violés et violemment abusés tandis que les coupables sont protégés et échappent les consequences de leurs crimes, la situation environnementale se détériore continuellement, les écoles sont inaccessibles sauf pour la classe aisée, et le projet de privatisation et de pillage des biens de l’État se manifeste chaque jour… Mais la preoccupation principale le l’État Libanais est de cibler, diaboliser et inciter à la violence contre les groupes sociaux marginalisés, en les representant comme le danger qui menace la sécurité, la stabilité et la paix civile. L’État a toujours doublé la violence et detourné la colère publique contre ces groupes pendant les crises afin de regagner sa popularité et d’affirmer de fausses victoires.

L’État est uni dans sa violence contre nous – avec ses institutions, ses médias et ses agences – c’est cette même violence qui protège les violeurs, qui est complice du meurtre de femmes, qui opprime la communauté LGBTQ+, qui incite à la violence contre les réfugié(e)s et qui exploite les travailleuses et les travailleurs migrant(e)s dans le cadre du système Kafala. Comment pouvons nous tenir un tel système responsable de notre sûreté et sécurité? Notre seule option est de construire la solidarité nous-mêmes et de nous protéger les uns les autres.

Par conséquent, nous descendons dans la rue et affirmons que les droits économiques, sociaux, politiques, environnementaux, sanitaires, éducatifs, spatiaux et toutes sortes de libertés sont des droits fondamentaux et non négociables ; et que toute femme/personne vivant au Liban, quelle qu’elle soit, a le droit de les obtenir. Les droits sont indivisibles et les attaques contre n’importe quel groupe social se propageront bientôt à d’autres groupes.

Nous descendons dans la rue pour nous-mêmes et pour les autres qui n’ont pas la chance de le faire, ou le privilège d’être visibles, de parler, de s’exprimer, de défier et de mobiliser.

Nous descendons dans la rue aujourd’hui, contre toutes les formes d’oppression, de persécution, de discrimination et de racisme, et contre les discours qui incite à la haine. Nous descendons dans la rue pour toutes celles et ceux qui sont blâmés aujourd’hui, en silence, pour toutes celle et ceux qui ont été opprimés à cause de leur différence, et pour celles et ceux qui sont rendu(e)s invisibles.

Nous descendons dans la rue pour être côte à côte, aujourd’hui et tous les jours.

Marche mondiale des femmes –

Les organisations de femmes palestiniennes se battent pour la liberté

Nous, de la MMF, sommes en solidarité féministe internationale et accompagnons la situation de nos sœurs de l’Union des Comités de Femmes Palestiniennes (UPWC), qui souffrent de violations par l’occupation israélienne.

A l’aube du 18 août, l’occupation a osé fermer 6 sièges d’organisations de défense des droits humains, dont l’UPWC. Ce n’est pas la première fois que cela se produit. Des documents, des dossiers, des équipements et des biens ont été confisqués. Toutes les femmes employées et administratrices sont susceptibles d’être arrêtées. Notre consœur Tahreer Jaber a été interrogée et menacée par les services de renseignement israéliens.

Lisez l’analyse écrite par Tahreer pour Capire : L’Union des comités de femmes palestiniennes défend son rôle historique dans la lutte contre l’occupation israélienne