Les femmes irakiennes sont confrontées à de nouvelles menaces juridiques alors que le Parlement s’apprête à rétablir les lois extrémistes de la charia
Le Parlement irakien a annoncé son intention de modifier les lois sur l’état civil sous la pression de groupes religieux extrémistes, ce qui constitue une évolution inquiétante pour les droits des femmes en Irak. Ces modifications, qui portent sur les lois relatives à la garde des enfants, au mariage et à l’héritage, menacent de réduire à néant des décennies de progrès en revenant des lois civiles à des interprétations extrémistes de la charia.
Les amendements proposés représentent une grave régression pour les droits des femmes, les poussant vers ce que les critiques appellent un retour à « l’âge des ténèbres ». Les principaux changements sont les suivants
- Abaissement de l’âge légal du mariage : Les amendements proposés permettraient aux filles d’être mariées dès l’âge de neuf ans.
- Restrictions en matière d’héritage : Les femmes ne pourraient pas acquérir de biens immobiliers par héritage, ce qui limiterait encore leur indépendance économique.
- Droits de garde : Les mères perdraient le droit de garde de leurs enfants à l’âge de sept ans, ce qui les priverait de leurs droits maternels.
- Restrictions de voyage : Les femmes seraient tenues d’obtenir le consentement d’un homme de leur famille pour voyager, ce qui limiterait considérablement leur liberté de mouvement.
- En réponse à ces développements alarmants, l’Organisation de coordination irakienne a mis sur pied une coalition appelée « Alliance 188 », qui réunit divers groupes féministes pour s’opposer aux amendements. L’alliance organise des manifestations, des campagnes et des séminaires éducatifs pour sensibiliser et mobiliser l’opinion publique contre ces changements draconiens.
La coordination irakienne de la Marche mondiale des femmes a également appelé tous les défenseurs des droits de la femme dans le monde à se solidariser avec les femmes irakiennes, en les invitant à partager les nouvelles et à soutenir les campagnes. La situation reste fluide et les semaines à venir seront déterminantes pour le sort des droits des femmes en Irak.