En Suisse comme ailleurs dans le monde, la Covid-19 a placé les femmes en première ligne dans la lutte contre la pandémie. Personne ne peut le nier: sans elles, sans leur travail sept jours par semaine, 24 heures par jour, la survie était inimaginable. Mais ce travail a beau être essentiel pour nos vies et le fonctionnement de toute la société, le capitalisme patriarcal ne le reconnaît pas. Pire, tout annonce que les femmes -avant tout les migrantes, les réfugiées , les requérant-e-s d’asile et les sans-papiers- paieront le prix fort de la crise post-covid-19. Les discriminations sexistes et racistes, les violences, l’exploitation et l’oppression qui ont amené en juin 2019 des centaines de milliers de femmes à participer à la grève féministe en Suisse, sont aujourd’hui aggravées.
En raison des restrictions imposées par la pandémie, les mobilisations n’ont cette année pas pu atteindre un niveau comparable à celui de l’an dernier, mais dans toutes les villes de Suisse, les femmes -toutes générations, orientations sexuelles et origine confondues- ont répondu comme l’an passé à l’appel des collectifs pour la grève féministe. A 15h24 précises un cri de colère intense s’est fait entendre partout. Les multiples slogans inscrits sur des panneaux improvisés l’attestent: la détermination à s’organiser pour ne pas en rester à une simple dénonciation des injustices et des violences est intacte. Nous ne lâchons rien. Pas de retour à la norme mâle. Coronavirus ou pas, nous serons là! Le changement, c’est maintenant !
Abattre toutes les murailles
La pandémie du Covid-19 n’entame pas notre volonté de résister pour vivre ni notre détermination à marcher pour transformer! En raison de la pandémie du Covid-19, la clôture de la 5me action internationale de la MMF ne pourra pas, le 17 octobre 2020, prendre la forme initialement prévue d’une activité internationale à la frontière entre le Guatemala, le Honduras et le Salvador dans la région des Amériques et, pour l’Europe, d’une mobilisation féministe à la frontière franco-italienne Menton-Vintimille pour dénoncer les politiques migratoires assassines. Mais nous n’abandonnons pas ce projet, car l’industrie des murs contre laquelle nous luttons est plus meurtrière que jamais. Les transnationales surexploitent les ouvrières/ouvriers et détruisent leur vie.
Des millions de personnes se jettent sur la route de l’exil dans l’espoir d’échapper à la guerre, à la faim, aux violences. Rien ni personne n’est épargné pour sauver le profit d’une minorité (1%) qui domine le monde (99%). La pandémie aggrave la situation, mais elle aiguise aussi notre volonté de résister et de lutter pour abattre toutes les murailles qui s’élèvent contre les droits des femmes et des peuples. Le nouvel agenda et la forme que prendra notre action aux frontières seront précisées dès que des rassemblements internationaux seront à nouveau possibles. D’ici là, nous multiplierons les actions sous diverses formes pour dénoncer les politiques de criminalisation de la mobilité, incarnées par les fermetures de frontières dont les effets néfastes pèsent en particulier sur les femmes et les personnes LGBTQI+ qui sont sur la route de l’exil.
Toutes les personnes et organisations qui ont des propositions ou qui sont intéressées à ces actions peuvent prendre contact avec nous en écrivant à info@marchemondiale.ch pour qui habite en Suisse toutesauxfrontieresfr@gmail.com pour qui habite en Europe.
Rapport envoyé par le MMF Suisse
Nous résistons pour vivre, nous marchons pour transformer !
Bulletin de Liaison – Juillet 2020